jeudi 5 janvier 2012

"Tu ne mourras plus demain" : Un récit de la douleur, un hymne à l’amour (Quotidien Marrakech,5 Janvier 2012)




Il y a de ces écrivains qui, à la lecture de leurs textes, vous vous sentez transportés vous ne savez vers où, comme à planer au dessus de tout et de tout le monde. Il y a de ces livres dont vous ne voulez pas arriver à la fin, tellement les mots sont forts, les sentiments criants et les émotions bien vivantes. Hélas, chaque histoire a une fin et après la vie, vient la mort.



nouar Benmalek fait partie de ces écrivains. Encore plus fort que tous ses ouvrages précédents dont chacun dévoile la sensibilité de l’homme et le talent de l’écrivain, son dernier livre, Tu ne mourras plus demain est un récit poignant fait d’une succession de sentiments où s’entrechoquent amour, colère, peine, douleur, souvenirs, regrets… où la vie et la mort font la paire.

"Tu ne mourras plus demain" dit tout l’amour d’un fils pour une mère partie trop tôt, laissant derrière elle, un vide, un creux, un gouffre, quelque chose qui vous donne ce goût amer d’abandon, cette sensation terrible de solitude. Oui, « Une seul être vous manque et tout est dépeuplé »

Anouar raconte toute la colère d’un homme qui voit les jours défiler, les mois passer, les années s’écouler, la vie partir, sans qu’on lui témoigne le respect qu’on lui doit. Un homme qui fait l’amer constat d’une société où les simples valeurs d’humanité n’existent presque pas.

L’écrivain décrit sa peine de voir une vie se terminer alors qu’il la croyait à peine commencée. Lui qui ambitionnait d’écrire et d’écrire encore pour faire plaisir à une maman, ravie de voir son rejeton grandir et devenir célèbre. Aujourd’hui, chère maman, le voilà qui écrit un roman pour dire tout l’amour qu’il a pour toi et qu’il pense ne pas l’avoir assez manifesté de ton vivant.

Benmalek conte les merveilleux moments passés en compagnie de sa défunte mère, à interroger sa mémoire, à ressasser le passé, et à faire revivre les souvenirs. A parler de ce père si aimant et pourtant si distant. De cette grand-mère si exceptionnelle et si pleine de vie. De cette famille ô combien complexe et parfois si compliquée…

C’est le récit de la douleur. Un cri venu des profondeurs pour éclairer un peu par sa douce blancheur, cet horizon où se répand encore une si grande noirceur… celle du cœur.

Samira Bendris le 5 Janvier 2012

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